08/05
Le mot du jour : Amtrak (équivalent américain de la SCNF)
Lever 5H15 départ à 6h de la maison, métro jusqu’à Union Station, la gare centrale de Chicago.
on arrive 30 minutes avant le départ du train (c’est obligatoire…) et on voit une longue file devant nous. On refait la queue dans une autre salle d’attente. Une voix féminine baragouine quelque chose dans les haut-parleurs… une seule personne sort de la file pour se présenter à l’embarquement. Dans le doute, je demande à un autre voyageur si elle a parlé des business class et oui c’est le cas. Nous montons donc à bord. Petite explication : la business class c’est 11 dollars de plus que la 2nde classe et le nombre de places en business est limité à 15 sièges… on le découvrira en montant dans le train. Le trajet est sensé durer 5H30, nous pensons que c’est un bon investissement. Notez le « sensé »…
Nous prenons place dans nos grands fauteuils et entamons la lecture de USA Today gracieusement offert. En première page la maison de l’horreur sur les événements de Cleveland, j’imagine que vous avez dû en entendre parler, ici ça tourne en boucle aux infos…
Pile à l’heure le train quitte Chicago et nous partons rejoindre Detroit. 5H30 de lenteur absolue… quand il ne lambine pas, il s’arrête, même un vélo irait plus vite… L’Amérique se dévoile au fil du paysage.
Il faut s’occuper, je rédige donc un post pour le blog et M Millet prépare la sélection de photos.
M Millet écoute de la musique et moi des podcasts. On ne voit pas le temps passer. Le ciel s’assombrit. Il est temps de se préparer, nous devrions arriver dans quelques minutes. Il est 14H (nous n’avons plus que six heures de décalage avec la France; au lieu des 7h pour Chicago). Sauf qu’à 14H05 le train n’arrive pas du tout à Detroit mais à Ann Harbor.
45 minutes plus tard nous arrivons en gare de…Dearborn… toujours pas la bonne…
encore 45 minutes et nous arrivons enfin à Detroit. Le train à 1H30 de retard nous venons de faire 7h de train. Le côté positif c’est que nous ne les avons pas vues passer, mais cela bouscule notre programme de l’après-midi.
Nous sortons du train et sommes surpris par la chaleur étouffante. Il fait 26 degrés à l’ombre et pas un souffle d’air. le temps est lourd et nous avons 15 minutes à pied jusqu’à l’hôtel. M Millet grimace, son sac north Face dans le dos et son sac à dos devant il perd peu à peu ses épaules… Ma valise entame une plainte lancinante… kouik kouik kouik…
Nous prenons immédiatement la mesure du déclin de la ville lors de ce court trajet. Nous prenons notre chambre dans un adorable hôtel composé de 5 maisons victoriennes.
Probablement la plus belle rue de Detroit. Nous en profitons pour demander à Greg, le monsieur de l’accueil comment nous pouvons nous rendre à notre agence de location de voiture le lendemain matin… Sa tête ennuyée ne présage rien de bon … Il nous explique qu’il n’y a pas de transports en commun, et que le taxi sera hors de prix. Il appelle Avis pour nous, et même une connaissance pour avoir un taxi au tarif raisonnable mais rien n’y fait. Nous partons nous balader et allons tenter de trouver une solution dans la soirée.
Il est 17H nous faisons appel à la navette de l’hôtel qui nous amène au coeur de la ville dans le quartier le plus animé. En venant à Detroit, nous avions une idée de ce que nous allions y trouver mais pas à ce point. Les routes sont littéralement défoncées. Notre navette fait des bonds sur la route. Lors de notre tour de la ville à pied nous réalisons que toute la ville a été frappée par un déclin vertigineux. A un carrefour, nous comptons le nombre d’immeubles autour de nous, sur dix, un seul est habité. Les neufs autres sont en ruines, les fenêtres brisées, les entrées interdites et protégées par du grillage.
Nous empruntons une sorte de métro aérien qui fait une boucle dans l’ultra-centre.
Nous avons tous les deux la même impression d’une ville fantôme. Pour ceux qui connaissent Sim City (un jeu vidéo où l’on doit gérer une ville et ses infrastructures), vous imaginez un joueur qui aurait laissé sa ville pourrir pendant 20 ans et qui tente de la reconstruire en abandonnant les vieux immeubles, trop chers à rénover, et en essayant de maintenir un semblant de vie. Les rues sont quasi désertes et les gens que nous croisons nous dévisagent. Nous cherchons une supérette pour acheter de quoi manger le soir… il n’y a rien que des chips et des cookies à vendre. Pour tout vous dire nous nous attendions à un délabrement des quartiers de banlieue mais pas du centre-ville. Pas de méprise toutes les personnes auxquelles nous avons parlé à Detroit ont été incroyablement gentilles et accueillantes.
Il est 19H nous devons appeler la navette pour qu’elle vienne nous chercher en ville. Nous allons demander au personnel du casino où trouver des téléphones publics… il n’y en a plus qu’une poignée dans la ville et aucun dans le centre. Nous nous rendons dans une boutique en espérant qu’il nous proposent d’utiliser leur téléphone ce qu’ils font. Nous attendons la navette qui arrive dix minutes plus tard. M Millet me signale que je n’en ai pas l’air mais que je suis un peu aventurière… 4 mois à organiser un voyage et faire face aux imprévus ! Je modère son enthousiasme… aventurière mais seulement sur les bords…
Nous rentrons à l’hôtel et optons pour le room service. M Millet prend un sandwich au corned beef et chou, pour ma part une assiette d’haricots verts… Le sandwich est bon mais gras et les haricots sont croquants et baignent dans l’huile. Ici plus qu’ailleurs manger léger est quasi impossible. On donnerait n’importe quoi pour des fruits…
Je passe le reste de la soirée à chercher une nouvelle agence de location de voiture accessible avec la navette de l’hôtel et qui ne nous coûte pas les yeux de la tête. Défi relevé et accompli ! M Millet prépare la journée du lendemain.
Nous escaladons le lit tel des liliputiens… (le lit est très haut, les clichés de la chambre arrivent demain). M Millet s’endort alors que je prépare le post du récit de la veille.
Demain nous partons à la découverte des lieux abandonnés de Detroit, du musée des Arts et surtout nous nous rendons dans le berceau de la musique techno pour une rencontre riche en émotions, en partage et en admiration.
Have a nice day (bonne journée)
Note de M Millet : merci d’être indulgent sur la qualité des clichés. Je n’ai pas eu le temps de les traiter et de faire le tri. C’est la faute à Madame Millet qui est toujours pressée de rédiger son blog ^^
Bonjour à tous les 2.
Nous suivons avec plaisir les étapes de votre périple.
Le blog est riche en texte et en images. C’est passionnant.
Nous sommes bien d’accord sur le ressenti de la nourriture : grasse, sucrée, hyper calorique, on s’en lasse très vite.
Biz
Bernard, Marie, Elodie