La nuit ne fut pas des plus reposantes. La chaleur étouffante malgré la climatisation est dure à supporter. Nous partons à 7h du motel pour une randonnée de 2 heures sur la rive sud du canyon de Chelly. Nous démarrons la randonnée à 7h30. Sur le parking, ce n’est pas la grande foule, pour tout dire il n’y a qu’un seul autre véhicule. Il nous faudra un peu moins d’une heure pour descendre au fond du canyon.
La descente est magique. Une fois arrivés au fond du canyon, il y a un panneau indiquant qu’il s’agit d’une propriété privée, les photos ne sont pas autorisées. Une légère brise vient adoucir les rayons du soleil qui commence à taper sérieusement, le lieu est aussi rempli d’arbres d’un vert éclatant. Nous retrouvons là notre combo de couleurs préférées, le rouge pour la roche, le bleu du ciel et le vert de la végétation.
Il règne un silence absolu.
Nous avançons jusqu’à atteindre le but de la visite, les ruines d’un ancien village bâti à flanc de falaise. Nous croisons un promeneur en jean et chapeau de cow-boy avec qui nous échangeons quelques mots. Il est comme nous frappé par le caractère très spirituel du lieu. Nous entamons la remontée qui s’effectue en plein soleil. Sur les 2h de randonnée, nous croisons une dizaine de personnes en tout. Ce qui pour l’instant représente un véritable pic de fréquentation ! Il y a même un navajo qui descend en courant jusqu’au canyon.
Nous ne pouvons approcher plus près, les ruines sont protégées par un grillage.
Un petit coin de paradis
Mais à qui cette empreinte peut-elle donc appartenir…
Un des rares écureuils que nous arrivons à immortaliser.
Par contre il y a des lézards par dizaines
Petit comité d’accueil en arrivant au parking
En arrivant au parking il y a deux véhicules d’indiens qui vendent des bijoux. Ils sont présents à chaque point de vue. Nous reprenons la voiture pour admirer les différents point de vue de la rive sud mais je suis trop épuisée par la marche que nous venons de faire. M Millet me racontera donc et fera de jolies photos.
Spider rock
Fleurs de cactus
Nous quittons Chinle pour rejoindre notre prochaine étape, le parc de Canyonlands et plus précisément la partie sud, appelée the Needles. Un petit arrêt dans un restaurant indien ou M Millet dévore un chili burger… je prélève dans son plat quelques frites délicieuses et les morceaux de burger les moins épicés possibles.
Au bout d’1h30 de trajet, les paysages grandioses de Canyonlands s’offrent à nos regards ébaubis.
Un arrêt pour observer un pétroglyphe incroyablement bien conservé. L’instagram de l’époque en quelque sorte.
Notre camping pour cette nuit se situe 1 mile avant l’entrée officielle du parc. La température atteint désormais 118°F soit 47,7 °C. Record battu ! A la vue des nuages menaçants qui se dirigent droit vers nous, nous montons la tente rapidement. Il fait décidément trop chaud pour rester sur place. Nous reprenons la route pour découvrir quelques points du parc et surtout pour être au frais grâce à la climatisation.
Notre emplacement pour cette nuit
Au bout d’une piste, les hamburger rock sont plantés là, prêts à être dévorés. Il y a des places de camping tout autour. Il existe dans ce parc une quantité impressionnante de campings primitifs sur la base du premier arrivé premier servi. Nous ne croisons qu’un seul véhicule qui s’est installé au bord du ruisseau pour la nuit.
Nous rentrons au camping et croisons les deux autres occupants du camping. Quand on vous dit qu’il y a foule. Pendant que j’attends M Millet à l’extérieur des sanitaires, un colibri vient virevolter autour de moi. La propriétaire du camping devant mon intérêt pour ces adorables oiseaux nous suggère de venir tôt le matin sur la terrasse qui jouxte la boutique, il y a parfois une vingtaine de colibris qui viennent s’abreuver ici. Je prends note pour le lendemain matin. *Le colibri vient d’entrer définitivement dans mon top 3 des animaux (koala, bison, colibri)
Le dîner est avalé à vitesse grand V, la faute aux moucherons qui pullulent… M Millet en gobera d’ailleurs quelques uns au cours de la soirée. Le coucher de soleil quant à lui entre dans les mémoires, le ciel s’enflamme au fur et à mesure que le soleil disparaît.
Il est 21h et nous n’avons qu’une hâte, aller dormir. Débute alors notre expérience Kohlantesque. Vous savez ces émissions où il faut survivre aux bêtes, à la chaleur et prendre sur soi… Bon et bien je crois que vous pouvez faire une petite nuit à Canyonlands pour vous préparer à ce genre d’expérience…
De violentes bourrasques de vent remplissent littéralement la tente de sable et font plier les arceaux. Nous avons un énorme doute sur la capacité de résistance de notre tente et craignons les arbres sous lesquels nous avons planté la tente. Nous décidons de préparer un plan B pour la nuit au cas où les vents deviendraient trop forts, nous préparons la voiture pour pouvoir s’y réfugier et y dormir. Mais celui-ci prend un sérieux coup dans l’aile lorsque nous réalisons que les sièges arrières ne se replient pas à la même hauteur. Impossible de dormir à l’arrière du véhicule….
Nous revenons dans la tente en espèrant une acalmie. A 21H30, le vent est enfin tombé. Ce qui n’arrange pas nos affaires. De violentes bourrasques non mais une petite brise oui… Nous n’aurons plus rien pas le moindre souffle d’air pour venir alléger la chaleur suffocante qui s’abat sur nos têtes. La température ne baisse pas. Le sol tellement chauffé par le soleil dans la journée restitue toute la chaleur. Nos matelas sont chauds. Le thermomètre annonce 32°C dans l’air mais au sol il fait plus chaud encore. Impossible de s’endormir. Nous passons 1H30 à nous hydrater et à passer des linges trempés sur la nuque et le front. Aux alentours de minuit, le ciel nuageux se dégage enfin et la lune apparaît, signe que la température devrait descendre de quelques degrés. Nous parvenons à nous endormir. Mais le calme ne va pas durer.
Au milieu de la nuit, la nature se rappelle au bon souvenir de M Millet. Il ouvre la tente et met ses chaussures qui sont restés à l’extérieur de la tente. Vous me voyez venir non ? Qu’est ce qu’on fait quand on met des chaussures qui étaient à l’extérieur ? On vérifie si quelque chose ne s’y ait pas installé pour la nuit surtout quand on est pied nus…. M Millet bondit tel un cabri et retire à toute vitesse ses chaussures après avoir senti quelque chose lui chatouiller les orteils. Il se jette dans la tente et braque sa frontale sur ce qui vient de tomber de sa chaussure. ATTENTION SPOILER : arachnophobes s’abstenir de lire la suite…
Une belle araignée jaune et translucide avec un énorme abdomen et de grandes pattes trône fièrement sur le sable… BEURK….
Bon c’est pas le tout de faire le cagole au milieu de la nuit mais il y a une princesse au petit pois qui aimerait bien dormir…
Demain randonnée dans The Needles et direction Moab. Les fans de cette ville se reconnaîtront.