Jour 7 25/06
Le matelas inconfortable au possible n’a pas reposé les organismes comme nous l’avions espéré. Ce matin je rédige le post de la veille pendant que M Millet prépare la voiture.
Après le petit-déjeuner, nous prenons la direction du parc de Yellowstone.
La route est longue et nous rencontrons plusieurs zones de ralentissement dues à des travaux. En traversant une clairière, nous apercevons une voiture venant dans l’autre sens, arrêtée sur le bas côté. Le conducteur et sa passagère nous montrent du doigt quelque chose. Un rapide coup d’oeil et il n’y a pas de doute, nous découvrons notre premier ours. M Millet fait demi-tour et vient se placer du bon côté de la route. Le grizzly est tranquillement installé au milieu des fleurs et herbes hautes qu’il déguste.
Il ne semble pas gêné le moins du monde par notre présence. Il se trouve à une vingtaine de mètres du bord de la route, nous ne descendons donc pas des voitures. La règle est la suivante : il ne faut pas se trouver à moins de 91 mètres d’un animal sauvage dangeureux (ours, bison, cerf et orignal) à pied. Dans la voiture nous sommes protégés mais il faut toujours veiller à ne pas perturber l’animal. Nous le regardons avec les jumelles, élément précieux pour les 4 prochains jours. Nous pouvons admirer sa robe caramel et ses deux adorables petites oreilles. Etant donné sa taille et le fait qu’il soit seul, il doit s’agir d’un jeune ours.
Après quelques minutes d’observation, nous repartons en direction de l’entrée du parc. 30 $ l’entrée pour 7 jours mais nous nous servons du pass annuel acheté l’année dernière, l’entrée est donc gratuite. Nous traversons Lamar Valley, connue pour ses troupeaux de bisons et ses loups pour ceux qui se lèvent tôt. Nous laissons la voiture et faisons un petit tour pour observer quelques bisons qui paissent tranquillement de l’autre côté de la rive.
2 pêcheurs sont en pleine action dans la rivière. Nous prenons quelques photos, mais elles ne laissent pas transparaître la magie du lieu. Ici nous nous sentons en « pleine nature », et il ne s’agit pas de la combattre ou de l’amadouer mais plutôt de faire corps avec elle.
Après un arrêt au visitor center où nous avons acheté de quoi préparer le feu pour la soirée et une bombe anti-ours (indispensable ici) nous nous rendons au campground pour installer notre tente. Le personnel nous fait une longue présentation des règles à respecter lors de l’occupation d’un emplacement. Pour vous faire un résumé : toute nourriture, tout produit cosmétique, médicament doit être placé dans un « bear-proof storage » c’est à dire un lieu qui ne puisse pas être ouvert par un ours. Vous pouvez mettre ces élements dans la voiture soit dans des boîtes en métal prévues à cet effet au milieu des emplacements. Et on ne plaisante pas avec cela. Dans sa tente on emmène son pyjama, son livre et c’est tout. On ne peut pas rincer à l’eau une assiette qui a servi pour manger à côté de sa tente, aucun morceau de nourriture doit se trouver sur l’emplacement, et on ne se brosse pas non plus les dents sur son emplacement (les ours adorent le dentifrice…) sous peine de recevoir une visite nocturne. Et croyez-moi ce n’est pas le genre de Teddy bear auquel on a envie de faire un gros câlin…
En résumé c’est particulièrement contraignant mais on joue le jeu, pour notre propre sécurité et celle des ours.
Come on Charles !
La bombe à nounours…
Pendant que nous montons la tente, nous servons de buffet aux moustiques… et ceux-là sont particulièrement coriaces.
Nous repartons pour une visite du Grand Canyon of Yellowstone. Nous entamons la visite par la rive sud et nous nous rendons à Artist point. Ce lieu porte bien son nom. La palette de couleurs et les effets de le roche sont stupéfiants. Même en le voyant de nos propres yeux, le paysage nous semble irréel. Les roches blanches, roses et jaunes créent avec le bleu turquoise de l’eau et le vert des sapins une palette de couleurs étourdissante.
Nous nous éloignons de la foule pour profiter d’un peu de solitude et du paysage. Un panneau indique que nous sommes sur le territoire des ours, il est conseillé de faire du bruit, de parler, de chanter… Sitôt conseillé sitôt éxécuté… les ours subiront donc mon interprétation très personnelle de la reine des neiges.
« Et moi pendant ce temps là je chantais dans les bois… »
Hors des sentiers battus, pas de barrière et une vue vertigineuse…
Vu de nos yeux vu, cela semble une peinture gigantesque
L’oeil aiguisé de M Millet repère une Yellow-belly Marmot pour être précis. (Je me suis achetée un livre qui répertorient toutes les espèces d’animaux, d’oiseaux, de plantes des Rocheuses, nous sommes incollables…). Les jumelles nous permettent de l’apprécier d’encore plus près. Moment magique.
Encore un autre point de vue et nous descendons un escalier de 328 marches (je m’arrête à la moitié, la migraine a gagné). M Millet poursuit et me rapporte de très jolis clichés des chutes d’eau.
Cannes/ Yellowstone cela reste une descente de marches… l’élégance à la française ou rien…
Nous avons vu des enfants remonter les marches en courant… les parents derrière eux n’ont pas du tout le même entrain.
Nous reprenons la voiture pour observer le canyon depuis la rive nord.
Nous apercevons un oiseau qui semble couver au sommet d’un promontoire rocheux. C’est un osprey (balbuzard) qui couve ses trois petits. Quel plaisir de pouvoir observer de telles créatures.
Première vidéo ratée c’est ici :
Éreintés, nous rentrons au camp pour dîner. M Millet prépare le feu de camp grâce à son super couteau. Il débite du petit bois tel Charles Ingalls. Et je prépare le repas. Caroline sors de ce corps. Salade pour tout le monde.
Nos voisins particulièrement bien installés ont tout prévu pour leur soirée, y compris l’enceinte avec le micro. Un point positif, ils ont un berger allemand. Celui-ci devrait nous alerter en cas de visite nocturne d’un ours. Je me rassure comme je peux.
La nuit tombe doucement et nous nous couchons à 22h30. M Millet sombre et je participe malgré moi à un partie de Trivial pursuit jusqu’à 00H45.
Bilan de cette première journée à Yellowstone : Nous sommes émerveillés par la magie des lieux visités. Le premier parc National des Etats-Unis (créé en 1872) tient pour l’instant ses promesses.
Petit Bonus pour ceux qui pensent que je raconte des bêtises à propos du dentifrice et des ours : https://www.youtube.com/watch?v=0RNLjUj447g
Génial !! Souvenirs, souvenirs… alors pour trouver les ours, c’est dans les champs fleuris, et pour trouver les orignaux, c’est le long des rivières. Vous avez été chanceux de voir un ours de si près 🙂 Sinon, ils ont un délicieux gâteau aux carottes à la caféteria du old faithfull…