Happy 4th of July !
Habillés en petits drapeaux ambulants nous partons faire le check out et par mesure de sécurité nous passons au visitor center pour demander les conditions de la piste de Tuweep que nous devons emprunter aujourd’hui. Nous savons la piste difficile mais la ranger nous met tellement en garde qu’elle aura raison du peu de confiance qu’il nous reste. Nous avons un véhicule 4×4 avec une garde assez haute mais le dernier quart de cette piste est particulièrement «tranchant». Entendez par là que d’un point de vue statistique 1 voiture sur 4 crève au moins 1 fois sur cette piste. Et nos pneus ne sont pas en excellent état.
Pour les experts, une photo du témoin d’usure déjà entamé…
Le conseil pilote/co-pilote se réunit dans la voiture et une inspection du témoin d’usure nous fait trancher. La mort dans l’âme nous renonçons à Tuweep. Nous avions même acheté un permis pour y camper mais nous décidons que le risque à prendre est trop important. Tout d’abord d’un point de vue financier, si notre téléphone capte ce qui n’est pas garanti, il faut compter entre 1000 à 2000 $ pour le dépannage, puis le remplacement du/des pneu(s). Des gens ont crevé jusqu’à 3 pneus sur cette piste… Et d’un point de vue pratique, on peut rester bloqués plusieurs jours sur la piste avant que l’on vienne nous dépanner d’autant que c’est le 4 juillet aujourd’hui…
Nous prenons le petit-déjeuner sur la terrasse du lodge.
sur la terrasse nous ne sommes pas seuls…
En quittant le Grand Canyon, un coyote nous fait l’honneur de traverser la route devant nos roues…
Nous repartons direction Kanab pour voir si nous pouvons emprunter une autre piste plus « facile » à laquelle nous avions du renoncer : la Cottonwood Road. Le ranger nous confirme que la piste est ok malgré quelques muddy spots (passages boueux).
Nous nous lançons donc sur la piste. Les paysages défilent et ne se ressemblent pas.
C’est un véritable patchwork de rochers de toutes les couleurs : jaune, orange, vert, blanc rose, violet. Nous croiserons une vingtaine de voitures sur les 4 heures consacrées à cette piste dont celle du sheriff qui nous demande d’où nous venons et si tout va bien. Nous parcourons les 30 miles du sud vers le nord et nous nous arrêtons à la Governor Arch.
Nous repartons en sens inverse et décidons de nous arrêter pour explorer les canyons qui longent la piste. Ceux du nord puis du sud. Ceux du nord sont assez étroits et il ne faut pas avoir peur d’escalader les rochers. Les traces de la pluie qui est tombée ces derniers jours sont encore visibles, tout comme les empreintes de pas des randonneurs qui nous ont précédés. Le frais des canyons atténue quelque peu les 38°C qui sévissent.
D’autres randonneurs qui sont passés la veille ont eu un peu plus de boue…
Mais la terre a depuis séché et forme des lamelles de terre qui craquent sous nos pieds.
La descente pour atteindre le canyon sud est assez raide…
Et la remontée n’est guère plus aisée…
Nous reprenons la voiture pour nous arrêter au canyon sud. Celui-ci est plus ouvert.
Nous reprenons la piste direction un camping primitif où nous avions déposé nos fauteuils et un galon d’eau sur l’emplacement que nous avons choisi. Ce charmant emplacement est composé d’un barbecue, d’un foyer pour le feu, d’une table de pique nique et en contrebas de deux toilettes (une cuvette au-dessus d’une fosse entourée de 4 planches). Comment dit-on déjà.. ah oui primitif et authentique…
Nous montons la tente et remarquons qu’une voiture et son occupant reste sur le parking. M Millet lui fait un signe et ils entament la discussion. Ce monsieur attend ses amis randonneurs qui devaient le rejoindre à cet endroit à 16h. Il est 19H30. Pour simplifier les choses il n’y a pas de réseau le long de la randonnée puisque celle-ci suit un canyon. Les trois compères ont déjà effectué la veille une sacrée marche puisqu’ils ont fait la rim to rim entendez par là qu’ils ont relié à pied les deux rives du Grand canyon soit pas loin de 23 miles. Il n’y a rien d’autre à faire que d’attendre le retour de ses deux compères. Au coucher du soleil ceux-ci arrivent enfin soit plus de 13h de randonnée dans la journée. Ils sont éprouvés, leurs chaussures sont trempées mais ils sont contents d’être arrivés.
C’est donc officiel nous sommes seuls au camping. Enfin seuls, non… des dizaines d’énormes lézards multicolores et des scarabés noirs sortent de leur bosquet et crapahutent tout autour. Nous aurons la visite d’un chipmunk, et au moment de se coucher, la tente est survolée par de nombreuses chauve-souris. Un bout de série pour moi et la préparation photo pour monsieur. 10h30 extinction des feus. Et là impossible de dormir, il y a un de ces bazars dans le désert. Des petits bruits de partout, des oiseaux qui font les fous, des chauve-souris qui sifflent, bref, on finit par mettre boule quiès et écouteurs pour trouver le sommeil.
Durant la nuit, le ciel très dégagé nous offre une pluie d’étoiles. Au loin, j’entends par deux fois une meute de coyote hurler dans la nuit noire.
Demain nous rejoignons la civilisation mormone, la petite ville de Saint George son temple et ses polygames.